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Eau et plomb

Parmi les matériaux susceptibles d'altérer la qualité de l'eau de distribution, les conduites en plomb sont les plus préoccupantes. Elles ont été placées abondamment jusque dans les années 60 au niveau des raccordements (publics) et des canalisations intérieures (privées). Elles libèrent du plomb dans l'eau qui a un effet sur le système nerveux de la population lorsqu'il se retrouve à trop fortes doses.

Cependant, l'eau du robinet est une source mineure de contamination alors que les sources d'exposition au plomb dans la vie quotidienne sont nombreuses.

Elles proviennent à la fois :

  • de l'air que l'on respire, surtout dans les grandes villes : fumées d'usines métallurgiques, émanation des gaz d'échappement automobiles, sans oublier les peintures au plomb de certaines anciennes habitations ;

  • des aliments que nous consommons (la teneur en plomb dans les aliments est très variable comme par exemple dans certains vins, jus de fruits mais aussi dans certains poissons et crustacés).

Le risque d'intoxication par absorption d'eau du robinet est donc très faible. On ne relève d'ailleurs plus de cas de saturnisme en Belgique depuis longtemps.


La concentration maximale en plomb dans l'eau de distribution est fixée depuis le 25 décembre 2013, à 10 µg/l ; elle était auparavant de 25 µg/l. La nouvelle Directive Eau Potable prévoit une révision de la norme.

En 2019, le taux de conformité en plomb de l'eau distribuée en Wallonie était de 96,7%.


Le respect de la norme en plomb nécessite implicitement que soient remplacées les canalisations contenant du plomb[1], aux frais du particulier pour la partie des canalisations situées à l'aval du compteur. En ce qui concerne les raccordements, les distributeurs ont mis en place un vaste programme de remplacement qui devrait aboutir très prochainement à l'éradication complète des branchements en plomb. Il n'existe cependant, à l'heure actuelle, aucune obligation de remplacer les canalisations d'eau intérieures en plomb, alors qu'il s'agit de la source de contamination la plus importante. .


Dans l'attente du remplacement définitif des canalisations en plomb, quelques mesures préventives peuvent être prises :

- Le matin ou en cas d'absence prolongée, laisser couler l'eau quelques instants (jusqu'à ce que l'eau fraîchisse) avant de l'utiliser pour des besoins alimentaires ; réservez la première eau à d'autres usages comme la douche, bain, nettoyage, chasse des wc... En effet, l'eau qui a stagné dans une tuyauterie en plomb peut éventuellement contenir une forte teneur en plomb. L'idéal serait de tirer la chasse d'eau ou de prendre sa douche avant de préparer le café le matin !

- Ne jamais utiliser l'eau chaude du robinet à des fins alimentaires (café, thé, cuisson des pâtes ou légumes), la température élevée facilite la solubilisation des métaux dans l'eau.- Entretenir régulièrement les éléments de robinetterie : les brise-jets des robinets peuvent être démontés pour enlever les impuretés accumulées, les flexibles de robinets peuvent être nettoyés ou remplacés en cas d'usure.- Ne pas ouvrir un robinet brusquement lorsque l'on veut prendre de l'eau à des fins alimentaires et que la conduite est en métal. En effet, une forte variation du débit peut engendrer le décrochage de particules de métal qui pourraient se retrouver dans l'eau consommée.

- Evitez l'utilisation d'un adoucisseur d'eau qui peut favoriser la dissolution du plomb dans les tuyauteries.



[1] La concentration en plomb dans l'eau de distribution dépend de plusieurs facteurs :  pH, température de l'eau et caractéristiques des conduites (âge, longueur, diamètre, sinuosité). Parmi ces facteurs, le pH joue un rôle majeur ; la solubilisation du plomb est d'autant plus faible que le pH est élevé. Cependant, même des pH compris entre 7 et 8 ne permettent pas de garantir des concentrations inférieures à la norme de 10 µg/l. Il faudra donc recourir partout au remplacement des conduites en plomb.

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