A la suite de l'émission Investigation diffusée par la RTBF le 28 mai dernier, AQUAWAL rappelle que l'eau distribuée en Wallonie est conforme aux normes en vigueur et que les distributeurs publics anticipent l'évolution réglementaire.
Tout comme le Ministre wallon de l'Environnement, Yves Coppieters (*), AQUAWAL estime que le moteur de recherche mis en ligne par la RTBF avec des références inexactes renvoyant à un contexte étranger peut instiller un doute injustifié dans l'esprit des citoyens sur la qualité de leur eau potable. Nos données sont publiques et c'est précisément cette transparence qui a permis à la RTBF de construire son outil. Il est donc essentiel qu'elles soient utilisées avec rigueur et responsabilité pour éviter toute confusion.
Concernant les métabolites non pertinents de pesticides, et en particulier le desphényl-chloridazon, plusieurs notions sont à distinguer :
- Les normes réglementaires : ce sont les seuils légalement applicables dans un pays ou une région pour garantir la qualité de l'eau distribuée à la population. En Région wallonne, ces normes s'appuient sur le cadre européen, en particulier la directive (UE) 2020/2184 relative à l'eau destinée à la consommation humaine. Depuis 2023, cette directive a été transposée en droit wallon, avec un renforcement du contrôle de certains contaminants émergents, dont le desphényl-chloridazon, un métabolite de pesticide classé comme non pertinent.
- Les valeurs environnementales : fixées pour protéger les milieux aquatiques, ces valeurs ne traduisent pas une évaluation du risque pour la santé humaine. La valeur de 0,1 μg/L (100 nanogrammes par litre), mentionnée dans le moteur de recherche de la RTBF, relève de cette catégorie.
- Les valeurs sanitaires, ou valeurs sanitaires maximales (VSM) : ce sont des seuils d'exposition définis à partir de données toxicologiques ou épidémiologiques. Elles indiquent un niveau en dessous duquel aucun effet sur la santé humaine n'est attendu. À titre d'exemple, les autorités françaises ont fixé une valeur sanitaire de 11 μg/L (11.000 nanogrammes par litre) pour le desphényl-chloridazon.
En Région wallonne, ce métabolite fait l'objet d'une norme réglementaire dite "valeur indicative" de 4,5 μg/L (4.500 nanogrammes par litre) dans l'eau de distribution. Il ne s'agit pas d'une valeur sanitaire mais d'un seuil de gestion pour le producteur d'eau. Cela ne signifie pas que l'eau est impropre à la consommation : seule une valeur sanitaire peut permettre de tirer une telle conclusion.
En cas de dépassement ponctuel de la valeur indicative, le distributeur d'eau en informe les autorités wallonnes et ajuste son traitement afin de rétablir rapidement une situation conforme et maîtrisée.
AQUAWAL souligne qu'aucun dépassement de la valeur sanitaire définie par les autorités françaises n'a jamais été constaté dans l'eau distribuée en Wallonie.
Comme l'a souligné Monsieur le Ministre : « La confiance du public dans la qualité de son eau ne peut être minée par des comparaisons internationales hasardeuses. [...] Ce qui doit prévaloir, c'est la rigueur scientifique, pas la peur. » .
AQUAWAL rappelle que la santé et l'environnement sont au cœur des préoccupations du secteur public de l'eau et que toutes ses équipes y travaillent quotidiennement pour garantir un large accès à une eau de qualité.