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Les PFAS et l'eau, que retenir ?

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FAQ PFAS SWDE - Version du 06/12/23


Les PFAS dans l'eau de distribution

1. L'eau de distribution est-elle potable ?

Oui, l'eau distribuée en Wallonie répond aux normes sanitaires établies par la Région wallonne. Ces normes sont progressivement renforcées, notamment concernant les PFAS.


Les normes en matière de PFAS

2. Quelles sont les normes en PFAS dans l'eau de distribution ?

Les normes concernant les PFAS dans l'eau de distribution sont récentes.

Vu l'évolution des connaissances scientifiques, le 16 décembre 2020, une directive européenne 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a imposé de respecter à partir de 2026 une valeur paramétrique de 100 nanogrammes (c'est-à-dire 1/10.000.000ème de gramme) par litre pour la somme des concentrations mesurées de 20 PFAS spécifiquement identifiés dans la directive.

A titre de comparaison, les teneurs maximales de PFAS dans des denrées alimentaires sont établies comme suit

Denrée ====> Somme des 4 PFAS (PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS)

  • Œufs :    1.700 nanogrammes par kg
  • Chair de poisson destinée à l'alimentation des nourrissons :      2.000 nanogrammes par kg
  • Viandes :    1.300 nanogrammes par kg
  • Gibiers :    9.000 nanogrammes par kg

En ce qui concerne le lait, l'Agence Fédérale pour la sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) émet une recommandation de 6.000 nanogrammes/kg pour le PFOS et de 60.000 nanogrammes/kg pour le PFOA.

Pour plus de renseignements, https://www.favv-afsca.be/professionnels/denreesalimentaires/contaminants/faq-pfsa/#Q7


3. Y a-t-il une norme en vigueur en Wallonie en matière de PFAS dans l'eau ?

Pas encore. Il existe une norme qui entre en vigueur le 12 janvier 2026.

La Wallonie a transposé la directive 2020/2184 en 2023 avec un décret du 30 avril 2023 et un arrêté du Gouvernement wallon du 1er juin 2023.

Cet arrêté modifiant diverses dispositions en ce qui concerne la qualité de l'eau destinée à la consommation humaine est entré en vigueur le 6 octobre 2023.

Il prévoit qu'au plus tard le 12 janvier 2026, les mesures nécessaires soient prises pour garantir que la teneur en PFAS ne dépasse pas 100 nanogrammes/litre dans les eaux destinées à la consommation humaine.


CHIEVRES

4. L'eau distribuée à Chièvres respecte-t-elle la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre ?

Oui depuis avril 2023, comme des analyses hebdomadaires en attestent. L'eau distribuée à Chièvres respecte non seulement la législation actuelle en matière de qualité de l'eau mais également la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre.

5. Est-ce que l'eau distribuée à Chièvres respecte la recommandation de l'autorité européenne de sécurité européenne en matière de PFAS ?

Oui. Depuis le 11 octobre 2023, l'eau qui alimente le château d'eau de Chièvres répond à la future norme de la directive européenne fixée à 100 nanogrammes/litre pour la somme des 20 PFAS. Les résultats indiquent également que la recommandation de l'EFSA (Autorité européenne de sécurité sanitaire) est rencontrée. Cette recommandation prévoit que la concentration cumulée de 4 molécules PFAS les plus préoccupantes ne dépasse pas 4 nanogrammes/litre. Depuis le 11 octobre 2023, les concentrations mesurées pour les 4 PFAS sont inférieures à 1 nanogrammes/litre, c'est-à-dire les limites de détection des appareils de mesure.

6. Pourquoi est-ce que ce ne sont pas ces valeurs inférieures à 1 nanogramme/litre pour les PFAS qui apparaissent sur le rapport en ligne pour Chièvres ?

Les données disponibles sur le site internet ne sont pas représentatives des données obtenues depuis le 11 octobre 2023 au niveau du château de Chièvres et du réseau de distribution qui en dépend.

L'information accessible présente un ensemble de résultats d'analyse. Elle prend en considération les données accumulées les 12 derniers mois obtenus sur l'ensemble des échantillons contrôlés de la sortie de la station de potabilisation jusqu'au robinet du client.

7. Est-ce que de l'eau contenant des teneurs supérieurs à la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre a été distribuée à Chièvres ?

Oui. Une teneur en PFAS dépassant la future norme de 100 nanogrammes/litre dans les eaux brutes (le puits 1 de Chièvres) a été mise en évidence fin 2021. Une surveillance étroite a été mise en place et a fait apparaître que la teneur en PFAS dans ce puits reste stable au cours du temps.

Des investigations sont menées pour trouver une solution à cette situation inédite.

En conséquence, la SWDE a décidé d'anticiper la future norme en :

  • mélangeant cette eau avec une autre ressource (adduction de la Dendre) ;
  • investissant dans deux unités de filtre à charbon actif afin de traiter les eaux provenant de ce puits.

Les travaux se sont terminés début 2023 de sorte que, résultats à l'appui, le traitement permet de répondre depuis avril 2023 aux futures exigences en matière de teneur maximale admissible en PFAS.

8. Les habitants de Chièvres et environs ont-ils été informés ?

La SWDE a informé les autorités communales de Chièvres, Ath, Beloeil, Jurbise et Leuze-en Hainaut, à partir de mai et juin 2023. La commune de Beloeil a relayé cette information à ses administrés en juin 2023.

Suite aux échanges intervenus entre pouvoirs publics, une séance d'information pour les habitants des communes concernées est prévue concernant l'exposition aux PFAS notamment au travers de l'eau du robinet.

9. Quelle est l'origine de la présence de PFAS dans le puits de distribution de Chièvres ?

L'origine de la présence de PFAS dans le puits de distribution de Chièvres n'est pas établie à ce jour. En effet, les PFAS sont des substances diffuses et persistantes, présentes dans un grand nombre de produits, notamment dans des mousses d'extinction d'incendie fluorées. Ces mousses anti-incendie étaient souvent utilisées sur les bases militaires. Il est possible dès lors que la contamination provienne de la base militaire de Chièvres, située à proximité.


RONQUIÈRES

10. Y a-t-il un dépassement de la future norme de 100 nanogrammes/litre dans l'eau distribuée à Ronquières ?

Oui, un résultat d'analyse fait apparaître un dépassement de la future norme de 100 nanogrammes/litre dans l'eau distribuée à Ronquières, en affichant une valeur de 106 nanogrammes/litre.

Ce résultat doit être considéré avec prudence car il est issu d'un seul rapport d'analyse et, dès qu'il a été obtenu le 31 octobre 2023, le SPW-ARNE a interrogé le fournisseur de l'eau alimentant Ronquières, Vivaqua. Vivaqua a immédiatement assuré respecter la future norme PFAS (100 nanogrammes/litre) sur base d'analyses régulières. En outre, d'une part, une vérification du résultat du 31 octobre 2023 a été sollicitée auprès du laboratoire qui l'a réalisé et, d'autre part, un nouveau prélèvement a été effectué au robinet du client. Le bénéfice de l'urgence a été sollicité auprès du laboratoire d'analyses. Les nouveaux résultats seront communiqués dès qu'ils sont disponibles.

11. Est-ce qu'il faut recourir à des moyens alternatifs à l'eau de distribution à Ronquières ?

La SWDE n'organise pas de distribution de moyens alternatifs à Ronquières en date du 13 novembre 2023.

Depuis le 14 novembre 2023, en cas de dépassement du seuil de 100 nanogrammes/litre, la Région wallonne recommande aux habitants des rues concernées de ne plus consommer l'eau de distribution. En raison du potentiel perturbateur endocrinien de certains PFAS et du principe de précaution, cette recommandation est renforcée plus particulièrement pour les publics-cibles suivants : enfants et adolescents de moins de 18 ans, femmes en âge de procréer, femmes enceintes et allaitantes.

Sur base de recommandations scientifiques, les autorités sanitaires compétentes préciseront ces informations (alternatives à l'eau de distribution, différents usages de l'eau du robinet, etc). La FAQ mise à disposition de la Région wallonne sera complétée à ce sujet. Elle peut être consultée sur PFAS - Portail Environnement-Santé (wallonie.be).


EN WALLONIE

12. Comment les PFAS sont-ils détectés dans l'eau de distribution ?

L'analyse des PFAS s'effectue en utilisant des appareils de laboratoire performants. La technologie utilisée est la chromatographie liquide à haute performance (HPLC) couplée à la spectrométrie de masse (MS). Cette technique permet de séparer, identifier et quantifier les PFAS dans les échantillons.

A ce jour, il n'existe pas de laboratoire wallon capable de doser les PFAS en respectant les prescriptions de la directive eau potable. Les analyses sont effectuées par un laboratoire situé en Allemagne.

13. Y a-t-il des PFAS dans l'eau du robinet en Wallonie ?

En 2018, a été finalisée une étude commanditée par la Région wallonne et menée par un consortium de laboratoires dont la SWDE fait partie. Les résultats sont disponibles sur le site internet du service public wallon (Programmes de recherche IMHOTEP et BIODIEN - Directive-cadre sur l'Eau en Wallonie - SPWARNE © HB). Les conclusions de cette étude étaient rassurantes quant à la probabilité de retrouver des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Un dépassement de la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre a été observé au puits de Chièvres jusque début 2023. Suite à la mise en service de deux unités de filtre à charbon actif afin de traiter les eaux provenant de ce puits, l'eau qui alimente le château de Chièvres répond depuis avril 2023 aux futures exigences en matière de teneur maximale admissible en PFAS.

En septembre 2023, le Gouvernement wallon a décidé de lancer un monitoring des PFAS dans l'eau de distribution sur l'ensemble du territoire wallon.

Au 14 novembre 2023, la SWDE a connaissance d'un éventuel dépassement de la future norme relative au PFAS dans l'eau à Ronquières. Une analyse menée dans le cadre du monitoring régional fait apparaître un dépassement (106 nanogrammes/litre) de la future norme (100 ng/) à Ronquières (Braine-le-Comte) au départ d'une fourniture de Vivaqua. Vivaqua assure que les teneurs en PFAS sont régulièrement mesurées en amont du réseau de Ronquières et ne dépassent pas la future norme de 100 nanogrammes/litre. Vivaqua indique qu'entre le 2 et le 30 octobre 2023, les concentrations étaient comprises entre 72 et 86 nanogrammes/litre. De nouveaux contrôles sont en cours pour confirmer le respect de la future norme (100 nanogrammes/litre). La SWDE communiquera ces nouveaux résultats dès qu'ils seront en sa possession.

14. Qu'est-ce que le monitoring régional PFAS dans l'eau de distribution ?

Le monitoring régional PFAS est une mission que le Gouvernement wallon a confiée à la SWDE le 05 septembre 2023 pour connaître l'état des ressources en eau wallonnes, afin de se conformer le plus rapidement possible à la nouvelle législation sur l'eau potable applicable en 2026 (teneur en PFAS inférieure à 100 nanogrammes/litre).

La SWDE se coordonne avec le SPW-ARNE et l'ensemble des producteurs-distributeurs d'eau wallons pour analyser les teneurs en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine et dans certaines eaux brutes potabilisables.

15. Quel est l'objectif du monitoring régional PFAS dans l'eau de distribution ?

Les objectifs du monitoring sont multiples :

  1. dresser un état des lieux exhaustif de la teneur en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine (au niveau du robinet), ainsi que dans certaines eaux brutes potabilisables
  2. exercer une surveillance permanente de la teneur en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine
  3. sur base des résultats obtenus, identifier le ou les captages en eau responsables de le présence de PFAS dans l'eau du robinet
  4. mettre à disposition les résultats obtenus aux distributeurs d'eau pour qu'ils prennent les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité sanitaire des consommateurs.

16. Quels sont les résultats du monitoring régional ?

Le monitoring régional PFAS a commencé en septembre 2023. Il est toujours en cours.

Début novembre, les premiers résultats du monitoring portent sur 177 zones de distribution sur les 645 en Wallonie.

La campagne de prélèvement est accélérée avec la collaboration de tous les distributeurs pour que la Wallonie puisse disposer de résultats pour les 645 zones de distribution.

17. Les résultats PFAS dans l'eau de distribution sont-ils disponibles ?

Les résultats sur la qualité de l'eau sont mis à disposition par les distributeurs.

La SWDE met en ligne tous les rapports d'analyse de la qualité d'eau complétés avec la valeur observée en PFAS au regard de la future norme de 100 nanogrammes/litre.

18. Comment consulter les résultats disponibles ?

Si votre distributeur est la SWDE, voici comment vous pouvez consulter les résultats des analyses selon votre localisation. Si les résultats des teneurs en PFAS ne figurent pas dans le rapport d'analyse, c'est que les analyses sont en cours. L'ensemble des résultats concernant les teneurs PFAS seront disponibles d'ici la mi-décembre 2023.

19. Quelle information est prévue en cas de dépassement de la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre ?

La commune et les clients concernés sont informés si un résultat d'analyse fait apparaître un dépassement de la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre.

20. Quelles sont les recommandations sanitaires en cas de dépassement de la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre ?

Depuis le 14 novembre 2023 en cas de dépassement du seuil de 100 nanogrammes/litre, la Région wallonne recommande aux habitants des rues concernées de ne plus consommer l'eau de distribution. En raison du potentiel perturbateur endocrinien de certains PFAS et du principe de précaution, cette recommandation est renforcée plus particulièrement pour les publics-cibles suivants : enfants et adolescents de moins de 18 ans, femmes en âge de procréer, femmes enceintes et allaitantes.

Sur base de l'avancée des connaissances scientifiques, les autorités sanitaires compétentes préciseront ces recommandations (alternatives à l'eau de distribution, différents usages de l'eau du robinet, etc). La FAQ mise à disposition de la Région wallonne sera complétée à ce sujet. Elle peut être consultée sur PFAS - Portail Environnement-Santé (wallonie.be).

21. Quelles solutions sont déployées en cas de présence de PFAS dans l'eau de distribution ?

Des traitements adaptés existent et sont efficaces pour limiter la présence des PFAS dans l'eau distribuée.

La SWDE a mis en place au captage de Chièvres un traitement par charbon actif.  Le charbon actif présente un fort pouvoir adsorbant, c'est-à-dire qu'il retient à sa surface certaines molécules qui entrent en contact avec lui.

L'efficacité du traitement par charbon actif est surveillée et évaluée au cours du temps. Le charbon actif subit un traitement de régénération lorsqu'il est saturé.


PFAS

22. Que signifie PFAS ?

PFAS est l'acronyme anglais de « substances per- et polyfluoroalkylées ». Il s'agit d'une large famille de molécules regroupant près de 5.000 composés chimiques. Le point commun de ces composés est qu'ils sont tous composés d'une chaîne d'atomes de carbone sur laquelle des atomes de fluor ont été ajoutés.

23. Dans quels produits trouve-t-on des PFAS ?

Les PFAS ne sont pas des substances naturelles. Elles sont fabriquées par l'industrie chimique pour leurs propriétés particulières comme, par exemple, leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, etc. C'est la raison pour laquelle ces substances ont été largement utilisées dans des produits du quotidien comme, par exemple, les poêles, les vêtements imperméables, des papiers et emballages à usage alimentaire ou encore les mousses pour éteindre les incendies.

24. Les PFAS sont-ils dangereux pour la santé ?

Vu la grande diversité des molécules composant la famille des PFAS, les informations disponibles sur la toxicité de ces substances sont limitées à un petit nombre de molécules les plus communément utilisées.

Des effets toxicologiques de certains PFAS sur le foie, le système immunitaire, les reins, le système reproducteur... ont été rapportés chez les animaux. Des effets similaires ont été observés chez l'humain.

Les connaissances scientifiques concernant les effets sur la santé continuent à s'enrichir progressivement.

25. Pourquoi retrouve-t-on les PFAS dans l'environnement ?

En chimie, la liaison entre un atome de carbone et de fluor est extrêmement résistante, ce qui signifie une faible dégradation naturelle et donc une grande rémanence des PFAS dans l'environnement.

Cette persistance couplée à une large utilisation par l'industrie et les particuliers depuis les années 1950 fait que les PFAS s'accumulent partout dans l'environnement, notamment dans l'eau, au cours du temps.


Plus d'informations sur l'état de la situation des PFAS en Wallonie : FAQ du SPW – Portail environnement Wallonie-Santé  http://environnement.sante.wallonie.be/pfas

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