|

Le réseau wallon d'eau potable est en bon état et stable grâce aux investissements des distributeurs d'eau - Novembre 2017

Robinet

Les distributeurs d'eau de Wallonie prennent très au sérieux le renouvellement de leurs infrastructures d'adduction et de distribution d'eau. Ainsi, l'état du réseau d'eau est stable depuis 2005, c'est ce qu'indique la dernière publication d'AQUAWAL relative aux statistiques du secteur de l'eau 2017 disponible sur cette page.

Le secteur wallon de la distribution d'eau potable a investi 460 millions d'euros ces 5 dernières années dans le remplacement des canalisations d'adduction et de distribution d'eau potable, ce qui permet de remplacer progressivement les quelque 40.000 km de réseau d'eau qui alimentent les ménages à travers la Wallonie. Cela fait du secteur de l'eau un des services publics qui investit le plus par rapport à son chiffre d'affaires.

Si les volumes que représentent les « pertes » peuvent paraître élevés, il est important de rappeler que le volume non-enregistré n'est pas constitué seulement de fuites, mais également du sous-enregistrement des compteurs d'eau (un compteur plus vieux a tendance à sous-estimer le volume d'eau), aux volumes utilisés afin de nettoyer le réseau lors des travaux (purges de conduites), au volume utilisé par la protection civile et les services incendies, et aux vols d'eau. Des études ont abouti à la conclusion que les fuites ne représentent environ qu'un tiers de ces volumes non-facturés.

Il ne faut pas oublier que la comparaison avec la Flandre en la matière n'est pas pertinente, puisque le nord du Pays a été alimenté en eau potable bien après la Wallonie. Elle dispose donc d'un réseau nettement plus jeune que la Wallonie.

Au niveau financier, le coût des volumes non-enregistrés s'élève aujourd'hui à 22 centimes d'euros par mètre cube produit et non facturé, composé comme suit : 5,1 centimes pour l'énergie pour le pompage et le traitement, 2 centimes pour les réactifs et 15,13 centimes de taxes de prélèvement.

A contrario, si l'objectif était de remplacer 2% du réseau, le coût supplémentaire annuel dont devrait s'acquitter l'usager wallon serait de 274 millions d'euros, soit une augmentation du prix de l'eau de 1,7 €/m³, soit, pour un ménage moyen, un surcoût annuel de 120 euros par an. Par ailleurs, on peut également s'interroger de la répercussion de cette augmentation étant donné la structuration des entreprises de pose de conduites. Il est en effet probable, au regard des expériences passées, que cette croissance budgétaire se répercute, en partie, dans une augmentation des prix unitaires, et donc des marges des entrepreneurs, plutôt que dans le renouvellement des réseaux.

Le coût total des volumes non-enregistrés est donc largement inférieur au coût nécessaire pour réduire ces pertes. Economiquement, investir afin de limiter les volumes non-enregistrés est donc non-rentable.

Il est cependant évident qu'il est nécessaire, pour maintenir la continuité du service, que les distributeurs renouvellent régulièrement leur réseau c'est leur mission, mais sans pour autant viser un niveau 0 de pertes. De plus, les budgets consacrés à la maintenance (recherche de fuites et réparations) permettent d'être plus efficace dans la limitation de fuites et diminuent les besoins budgétaires par rapport à un renouvellement pur et simple de conduites.

Le budget des ménages wallons n'étant pas extensible à volonté, le secteur de l'eau a décidé de phaser ses investissements, en donnant la priorité à l'assainissement des eaux usées et à la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable pour toutes les zones de la Wallonie.

AQUAWAL tient à rappeler que la limitation des coûts des infrastructures est également de la responsabilité de chacun. La dispersion importante des activités sur le territoire wallon génère des surcoûts d'équipements, et il est à cet égard urgent de favoriser l'urbanisation dans les zones urbanisées existantes et autour de celles-ci.


Back to top